L’occasion de mettre à l’essai des textes en chantier part d’abord du désir des auteurs de créer une circonstance d’écoute mutuelle, partagée ensuite avec des pairs et des inconnus dans l’espace radiophonique. Dans le texte Refoulement depuis à peu près le carrefour giratoire, Bélair Clément poursuit une recherche sur la fabrication de l’oralité à l’écrit. Le bulletin de circulation diffusé à la radio pendant des trajets en automobile et les conversations spéculatives avec son fils lui servent de matériaux. Le fragment à l’écoute de l’essai inachevé de Bonin qui s’intitule La froideur livre entre autres, un récit de l’expérience lacunaire d’une œuvre de l’artiste Park McArthur pendant une visite de la biennale du musée Whitney en 2017. Les deux auteurs discuteront – hors des ondes – de la transcription et de la description : deux opérations concomitantes d’un passage du son et de l’image vers le langage au sein de leur pratique respective.
----------
Olivier Messiaen compose "Le réveil des oiseaux" pour piano et orchestre en 1953, à partir de l’écoute et de la transcription de leurs chants. Pauline Oliveros compose "I of IV", une œuvre électronique pour bande 2 pistes, en 1966. Suzanne Binet-Audet fait une démonstration de son instrument, les ondes Martenot, à la suite d’un concert de Gilles Gobeil dans le cadre du festival New Music Edmonton vendredi le 13 novembre 2015 à la Holy Trinity Anglican Church. Bélair Clément et Bonin se livrent à une conversation depuis plus de dix ans, sous la forme d’expositions collectives, de colloques universitaires ou de publications conçus en collaboration, autour de préoccupations théoriques communes.
Comments